Faire installer une borne de recharge en habitat collectif est plus compliqué qu’un projet en maison individuelle. En effet, il est nécessaire d’obtenir l’aval du syndic de copropriété s’il est question d’une démarche personnelle.
Par contre, s’il s’agit d’une infrastructure collective, la mise en place est plus aisée du moins pour les utilisateurs. Cela donne droit aussi à des aides étatiques comme la prime ADVENIR finançant une partie du coût de l’investissement.
Installer une borne de recharge en habitat collectif dans le cadre du droit à la prise
Lorsqu’il est question d’installer une borne de recharge dans un logement collectif, deux solutions sont possibles : entreprendre une démarche individuelle ou laisser faire le syndic pour qu’il mette en place une infrastructure collective. Avec la première solution, il se peut que le particulier doive faire valoir son « droit à la prise ». Encore peu connue des propriétaires de voitures électriques ou hybrides rechargeables, cette notion donne l’occasion à toutes les personnes installées en copropriété de faire installer une borne de recharge sur un emplacement de parking et à leurs propres frais. Introduit par le décret n° 2011-873 du 25 juillet 2011, ce droit à la prise élargit les cas d’application depuis l’entrée en vigueur du décret 2020-1720. Les électromobilistes ont désormais l’autorisation d’installer une borne raccordée au compteur des parties communes de l’immeuble, sous réserve de disposer d’un compteur individuel pour que la consommation électrique soit facturée exclusivement à l’utilisateur et non à tout le voisinage.
Le droit à la prise n’épargne malheureusement pas le propriétaire ou le locataire d’une démarche auprès du syndic de copropriété. Il sera nécessaire de lui notifier la situation par lettre recommandée avec accusé de réception. Le courrier devra contenir le plan des travaux ainsi qu’un devis rédigé par un électricien. Les locataires devront adresser ce courrier au propriétaire et envoyer aussi une copie au syndic. La copropriété dispose d’un délai maximum de 3 mois pour refuser le droit à la prise. Il n’existe que trois motifs d’opposition possibles : l’existence d’une solution collective, la volonté de mettre en place une infrastructure communautaire par le syndic ou la mise en danger de l’immeuble. Sans réaction du syndic dans les trois mois, le demandeur peut entreprendre les travaux. Lorsque la borne est prête à l’emploi, l’utilisateur est tenu d’effectuer un relevé de ses consommations et les envoyer au syndic afin qu’il puisse procéder à une refacturation.
Une installation collective pour tous les habitants de l’immeuble
Le droit à la prise offre l’opportunité aux électromobilistes de bénéficier d’une borne individuelle sur leur place de stationnement. Cependant, mettre en place une infrastructure communautaire est conseillé par les experts en raison de ses avantages. Cela permet de partager les coûts entre les différents copropriétaires, de s’astreindre aux lourdeurs administratives relatives à la démarche individuelle et d’avoir à disposition plusieurs bornes à la fois.
Pour concrétiser un tel projet, la copropriété a trois possibilités. La première consiste à déléguer l’investissement à une entreprise tierce. Il s’agit d’une solution plébiscitée par de nombreux syndics, car elle est simple et économique. Tous les travaux et les frais découlant de l’installation sont pris en charge par l’opérateur qui devient propriétaire des bornes. Pour pouvoir utiliser l’infrastructure, les résidents devront souscrire à un abonnement auprès de celui-ci. La seconde alternative consiste à créer son propre raccordement et financer tous les travaux. Le syndic s’occupe ensuite de refacturer les coûts grâce aux sous-compteurs fixés sur les unités de recharge. La dernière solution implique de concevoir une « colonne horizontale ». Cette configuration permet aux résidents d’avoir leur propre compteur et tableau électrique sur leur emplacement de parking. L’utilisateur peut choisir l’entreprise qui installera sa borne ainsi que son fournisseur d’énergie.
Combien coûte l’installation d’une borne de recharge ?
Avant d’envisager la pose d’une borne de recharge, il faut garder en tête que le projet exige un investissement relativement important. Le montant des travaux dépend de deux paramètres principaux : le prix de la borne et le coût de la main-d’œuvre.
Les infrastructures de recharge dédiées à un usage collectif coûtent entre 1500 et 3000 euros. Ce tarif est lié à plusieurs facteurs tels que la marque, le nombre de bornes, les fonctionnalités avancées ou encore les restrictions d’accès. La puissance entre aussi en ligne de compte dans le tarif. Les versions de 22 kW en courant alternatif sont les plus onéreuses. Il est aussi possible de trouver des modèles à puissance réglable qui s’adaptent aux capacités du véhicule ou aux limites de l’installation électrique.
Le prix de la main-d’œuvre pour sa part dépend de la difficulté du chantier. Si la borne est éloignée du tableau électrique et que l’électricien doit effectuer un câblage avec pose enterrée, cela coûtera très cher. Le devis prend aussi en compte les divers travaux annexes, le déplacement de l’équipe, etc.
Les aides et subventions pour financer l’installation d’une borne
Les copropriétés bénéficient heureusement d’aides financières de la part de l’État pour que l’installation des bornes ne devienne pas un gouffre financier. Parmi les subventions les plus connues figure le programme ADVENIR. Initié par l’AVERE France et le Ministère de l’Écologie, ce dispositif est financé par les certificats d’économie d’énergie (CEE). Il donne la possibilité d’obtenir un financement pour les points de recharge installés dans les habitats collectifs par le biais des syndics, des particuliers, des bailleurs sociaux, des propriétaires privés, etc. Le demandeur profite d’une prise en charge de 50% sur le prix de l’investissement. Dans le cas où l’installation est issue d’une démarche individuelle, l’aide est limitée à 960 euros par borne. En revanche s’il est question d’une infrastructure collective, il est possible d’obtenir jusqu’à 1660 euros. D’autres aides pour le raccordement et les travaux de voirie peuvent aussi être octroyées. L’une des conditions d’éligibilité imposées par le programme consiste à faire appel aux services d’un technicien IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicules Électriques). Ce dernier est le seul qui soit habilité à installer des bornes de recharge dans le respect des normes, car il a suivi une formation spécifique et a reçu sa qualification auprès d’organismes agréés AFNOR et Qualifelec.