Les électromobilistes aguerris savent que l’hiver est l’ennemi de leur voiture électrique. En fonction du modèle, une perte d’autonomie de l’ordre de 10 à 50% est constatée lorsque le thermomètre commence à baisser. Les vagues de froid plus intenses engendrent également une baisse de la capacité du moteur et des aptitudes de recharge de la batterie. Par chance, il existe quelques solutions à adopter pour limiter toutes ces déconvenues.
L’effet du froid sur la consommation
De nombreux électromobilistes ont certainement déjà vécu cette situation : ils partent le matin pour réaliser leur parcours habituel qui n’entraîne normalement qu’une consommation de 10% de la batterie. Or, en période hivernale, il s’avère que la batterie se retrouve amputée de 20%. Cet important écart est dû à la température extérieure. Durant l’été, le conducteur n’a pas à chauffer son habitacle ni à faire face à une batterie froide. En règle générale, il doit estimer une consommation supérieure à 30% lorsqu’il envisage un long voyage en hiver par rapport à un trajet durant les beaux jours.
Le chauffage de l’habitacle est principalement à l’origine de l’augmentation de la dépense énergétique. Le véhicule a pour ordre de faire chauffer plus vite l’intérieur lorsqu’il fait froid, ce qui entraîne un fonctionnement à plein régime du système de ventilation. Ce phénomène consomme jusqu’à 6 kW. Pour avoir une meilleure idée des effets de consommation, une contextualisation s’impose. Sans chauffage, un véhicule électrique ne dépense que 150 Wh/km pour un trajet de 30 minutes sur une distance de 15 km. Lorsque le chauffage est activé, le chiffre passe quasiment au double et atteint 350 Wh/km.
Une des raisons qui explique la baisse de l’autonomie porte sur la résistance interne de la batterie par temps de froid qui cause une chute de tension. À + 5°C, la perte de capacité est faible, mais à – 20°C, elle devient plus élevée. Les batteries n’étrennent pas les mêmes technologies, c’est pourquoi leur sensibilité à l’hiver n’est pas la même.
Les conséquences d’une batterie froide
Une batterie froide a de nombreux impacts sur le véhicule. Lorsque le thermomètre est au pus bas, celui-ci va préserver la batterie au maximum et cela a des effets sur la conduite et la recharge. Dans les situations extrêmes, il arrive qu’il soit carrément impossible de recharger la voiture. Sur une Tesla par exemple, lors d’un branchement sur une prise de 3 kW, l’énergie est principalement utilisée pour chauffer la batterie et non pour la recharge. Le conducteur doit attendre de nombreuses heures supplémentaires, le temps que la batterie atteigne la bonne température.
Sur la route, la puissance est aussi limitée. L’automobiliste n’a pas à espérer des records d’accélération si son véhicule a été soumis au froid au cours de la nuit. Cette baisse de puissance dépend de chaque modèle.
Par ailleurs, certaines technologies à l’instar du freinage régénératif présentent leurs limites. Lorsque la température de la batterie descend vers des valeurs trop basses, l’énergie produite par le moteur en tant que générateur n’est pas totalement exploitée par la batterie. La puissance en entrée tolérée par celle-ci est plus réduite. Parfois, il arrive que le freinage régénératif ne fonctionne tout simplement pas.
La recharge traditionnelle devient aussi plus lente. Les conducteurs d’autos performantes qui se targuent de pouvoir se recharger sur des bornes rapides à plus de 200 kW ne pourront pas profiter à 100% de délai de récupération énergétique promis par les constructeurs.
Quelles sont les solutions pour optimiser l’autonomie en période hivernale ?
Il existe de nombreuses astuces qui préservent l’autonomie d’une voiture électrique en hiver. L’une d’entre elles consiste à avoir recours à la fonction de préchauffage. La majorité des voitures zéro émission vendue sur le marché sont associées à un dispositif de chauffage à distance qui nécessite une application mobile. Si le véhicule est branché à une borne, le chauffage est alimenté par celle-ci et n’entraîne pas une perte d’autonomie. Au moment de prendre la route, la voiture est chargée à 100% et profite d’une température adéquate. Le préchauffage est également préconisé pour déneiger la carrosserie et dégivrer les vitres.
En outre, il est conseillé de privilégier les volants et les sièges chauffants. Ces équipements ont la particularité d’être moins énergivores que le chauffage classique et permettent d’augmenter la température du véhicule ainsi que de la batterie.
Une autre astuce recommandée par les constructeurs consiste à maintenir systématiquement un minimum de 20% d’autonomie en hiver. Cette réserve sera nécessaire pour réchauffer la batterie au démarrage. Le mode de stationnement du véhicule entre aussi en ligne de compte. Lorsqu’il est garé en extérieur à 0 degré, il perd 1 km d’autonomie toutes les heures. C’est pourquoi il est recommandé de le mettre à l’abri dans un garage ou un parking fermé dans la mesure du possible.
En dernier lieu, il est conseillé de favoriser une conduite souple en hiver pour préserver l’autonomie. Les freinages brusques et les accélérations soudaines sont à éviter. L’usage du mode « Eco » peut aussi être efficace pour ne pas se retrouver avec une batterie à plat.