L’usage au quotidien d’une voiture électrique exige de disposer d’une infrastructure de recharge fiable et sécuritaire. Le succès de l’électromobilité dépendra en grande partie de la mise en place de ces appareils dans le respect des normes en vigueur et en garantissant leur bon fonctionnement.
Grâce au développement du réseau de recharge, cette nouvelle forme de mobilité prendra de l’essor, ce qui contribuera à lutter contre le dérèglement climatique et les problèmes liés au tarissement des énergies fossiles.
Qu’est-ce qu’une IRVE ?
La mobilité durable est en train de susciter un véritable engouement ces dernières années. Bon nombre d’experts parient sur la disparition des véhicules thermiques beaucoup trop polluants. Les chiffres viennent conforter leurs hypothèses sur le sujet. D’ici 2040, la commercialisation des voitures essence ou diesel va être interdite. En 2025, 30% du parc de véhicules sera immatriculé en hybride ou en électrique. Pour 2050, la consommation énergétique finale réduira de 50% par rapport à 2012.
Ces statistiques témoignent du futur apogée de l’électromobilité. Le développement du parc doit obligatoirement s’accompagner d’un vigoureux déploiement des Infrastructures de Recharge pour Véhicule Electrique (IRVE). Il est impossible d’utiliser une auto à watts sans disposer d’une solution de récupération énergétique adéquate.
L’IRVE désigne les installations qui servent à la recharge. Par abus de langage, elle est souvent confondue avec la borne de recharge. Or, cette dernière n’est qu’une composante de l’IRVE. L’infrastructure est constituée d’une diversité d’éléments qui ont respectivement des fonctions bien définies. La borne en reste bien évidemment la pièce maîtresse. Son rôle est d’assurer la liaison énergétique dans un cadre sécuritaire entre le réseau électrique et la voiture. Le délai de recharge de l’auto va surtout dépendre de la puissance délivrée par la Wallbox. Le câble fait aussi partie des IRVE. En fonction de la puissance de la borne et de sa distance avec le tableau électrique, le dimensionnement de ce câble peut énormément varier. Enfin, l’IRVE est aussi composé du tableau électrique assurant la connexion entre la borne et le réseau de distribution. Il est muni de divers éléments comme le compteur électrique, les disjoncteurs ou encore les interrupteurs différentiels.
IRVE : tout un écosystème
Il existe principalement deux bornes de recharge constituant l’IRVE. La borne privée est essentiellement utilisée par les particuliers ou les entreprises pour charger les véhicules personnels ou les flottes automobiles. Elle est installée dans un garage ou dans des emplacements de parking et est reliée au tableau électrique par le biais d’un câblage adapté. La borne privée fonctionne en courant alternatif sur réseau monophasé ou triphasé et délivre des niveaux de puissance de 3,7 kW, 7,4 kW, 11 kW et 22 kW. Les bornes publiques pour leur part sont en libre accès et sont installées sur les stations-service, les aires d’autoroute, les parkings des centres commerciaux, etc. Des technologies avancées doivent être utilisées lors de l’installation des bornes pour assurer leur gestion.
Qu’elles soient privées ou publiques, les bornes disposent d’une large clientèle. On cite notamment les collectivités territoriales à l’instar des communautés d’agglomération, des départements ou des communes. Ces infrastructures sont également utilisées par les différents commerces, les entreprises, les hôtels, les restaurants ou autres établissements accueillant du public et ayant besoin d’un système de recharge performant pour fidéliser et attirer les clients. Les biens immobiliers en copropriété sont aussi largement équipés de Wallbox surtout depuis la mise en avant du droit à la prise.
La conception, la gestion ainsi que l’entretien des infrastructures sont pris en charge par de nombreux acteurs. Les fabricants comme Hager, Wallbox ou Schneider vendent directement leurs produits et peuvent en assurer la gestion. Les distributeurs s’occupent de fournir un service d’assistance aux installateurs. Les opérateurs de recharge configurent, entretiennent et gèrent les IRVE et se positionnent comme les principaux interlocuteurs des utilisateurs en cas de soucis. Les fournisseurs d’énergie comme EDF et les prestataires des services de mobilité qui créent les abonnements, les applications de gestion de facture ou les badges de recharge sont aussi des acteurs clés.
Qui sont les spécialistes IRVE ?
L’installation d’une borne de recharge doit obligatoirement être confiée à un technicien IRVE lorsqu’elle délivre une puissance supérieure à 3,7 kW en courant alternatif sur réseau monophasé. Que l’on soit un particulier, une entreprise ou une collectivité, il est donc difficile de faire l’impasse sur les services de ce professionnel.
Ce dernier a suivi des formations spécifiques qui lui ont permis d’acquérir toutes les compétences nécessaires à l’installation de ces infrastructures de recharge. Agréés AFNOR ou Qualifelec, les techniciens IRVE ont trois niveaux d’expertise. En niveau 1, ils proposent leurs prestations aux particuliers qui veulent installer des bornes de moins de 22 kW sans configuration de supervision ni de communication. En niveau 2, ils sont habilités à prendre en charge l’implantation de bornes avec des solutions de communication et de supervision. Le niveau 3 leur procure le droit d’intervenir sur des équipements d’une puissance supérieure à 22 kW.
Solliciter ce technicien IRVE est très avantageux dans la mesure où cela permet de devenir éligible à des aides de l’État comme la prime ADVENIR ou le crédit d’impôt de 300 euros. La protection des commanditaires en dépend également, car les compagnies d’assurance exigent la qualification IRVE pour accepter l’indemnisation en cas de sinistres découlant de l’usage de la borne. Avec l’aide de cet expert, les utilisateurs profitent d’un maximum de sécurité et sont à l’abri des éventuels dysfonctionnements de leur équipement.
Comment reconnaître un technicien IRVE ?
Pour les commanditaires qui ont déjà fait installer leur borne de recharge, il suffit de s’en référer à la facture émise par le prestataire pour savoir s’il est titulaire de la qualification IRVE. Ce document va leur permettre d’obtenir les subventions gouvernementales de type ADVENIR, crédit d’impôt, réduction de la TVA à 5,5% au lieu de 20%, etc.
Les personnes qui sont tout simplement en quête d’un électricien n’ont qu’à vérifier l’existence d’une indication IRVE sur les documents commerciaux. Il est possible de demander l’attestation délivrée par l’organisme de formation pour en avoir le cœur net. À noter que la qualification IRVE n’est valable que pour 4 ans renouvelables par AFNOR ou Qualifelec après la vérification d’un dossier remis par l’entreprise.