La batterie fait partie des premiers composants qui impactent le coût d’une voiture électrique. Comme elle est relativement onéreuse à fabriquer, les modèles à watts valent plus cher que les véhicules thermiques. La bonne nouvelle est que les spécialistes parlent d’une baisse constante du prix de ces batteries depuis quelques années maintenant. Dans un avenir proche, elles n’auront certainement plus autant d’influences sur les tarifs des VE.
La batterie de voiture électrique : les facteurs qui justifient son coût
Les batteries de voitures électriques ont connu de nombreuses déclinaisons. Du plomb au nickel cadmium en passant par le sodium-chlorure de nickel, le lithium-métal polymère jusqu’au lithium-ion, elles ont été conçues avec toutes sortes de matériaux. Un des points forts du lithium-ion repose sur l’absence d’effet mémoire. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’être totalement déchargé pour pouvoir recharger. De plus, l’entretien est relativement aisé et la production énergétique reste constante. Aujourd’hui, ces batteries lithium-ion sont les plus privilégiées par la plupart des constructeurs automobiles en offrant une tension élevée et un rapport poids, densité et prix très équilibré.
Leur coût est influencé par une multitude de facteurs, à commencer par la capacité énergétique en kWh qui impacte sur la puissance du bloc moteur ainsi que sur l’autonomie du véhicule. Le prix de ce composant représente plus de la moitié du coût total d’un VE. Cet élément dépend aussi du matériau de fabrication choisi. Malgré une baisse constante des prix depuis quelques années, le lithium continue d’être très onéreux à l’heure actuelle. Les batteries sont aussi conçues avec du cobalt qui s’utilise en grandes quantités. Il faut en moyenne 10 kg de cette matière première pour obtenir une batterie de 90 kWh. Or, le cobalt est plus rare que le nickel, ce qui explique ses tarifs prohibitifs.
Le prix au kWh le moins cher : chez quel constructeur ?
Les voitures électriques ne parviennent pas encore à devenir compétitives face aux modèles thermiques en termes de prix. À caractéristiques équivalentes, elles affichent toujours les tarifs les plus hauts. L’écart est légèrement réduit grâce à des aides gouvernementales comme le bonus écologique, mais qui est amené à disparaître d’ici peu. Pourtant, un électromoteur est équipé de moins de pièces qu’un bloc thermique sans compter l’absence de pièces comme l’échappement, l’embrayage ou la boîte de vitesse qui devrait faire baisser la note. En dépit de ces facteurs, la batterie représente des sommes colossales et les constructeurs commencent progressivement à révéler au grand jour leur véritable valeur.
D’après le magazine l’Argus, Renault offre le coût au kWh le plus bas du marché avec 164 euros/kWh. Dans le classement, la batterie de la Twizy reste la plus abordable en s’établissant à 3600 euros TTC. Particulièrement ambitieux, le constructeur a annoncé un objectif de 70 euros /kWh pour 2030. Les Citroën ë-C4 et ë-Spacetourer proposent aussi des prix doux de 173 euros/kWh contre 196 euros/ kWh pour la Skoda Enyaq iV version 50 voire 248 euros/kWh pour les Volkswagen ID.3/ID.4 77 kWh.
En face, les Smart EQ Fortwo et Forfour sont à l’origine de factures très salées allant jusqu’à 10 000 euros soit 604 euros/kWh. Parmi les plus chers du marché figure la BMW i3 dont la batterie est tarifée à 731 euros/kWh. Le Lexus UX 300 e de son côté coûte 631 euros / kWh, ce qui le place également en queue de peloton. Quant à Audi, il obtient la palme avec son e-tron dont la batterie vaut 37 848 euros dans les déclinaisons de 64 et 86 kWh.
Le prix de la batterie de voiture électrique sur la pente ascendante
Selon une étude menée par Bloomberg, le prix de la « pile » continue de baisser d’année en année. S’il était en moyenne de 124 euros/kWh en 2020, son coût est passé à 116 euros/kWh en 2021, soit une chute de 6%. Cette enquête a été réalisée sur l’ensemble des batteries utilisées sur les voitures ainsi que dans le domaine du stockage alimentaire. La réduction tarifaire sur les batteries équipant les autos est encore plus importante puisqu’elle atteint 104 euros/kWh.
La Chine pratique les coûts les plus dégressifs avec un prix moyen de 98 euros/kWh. En Europe et aux États-Unis, les valeurs sont 40 à 60% plus élevées que dans les pays asiatiques.
Selon les spécialistes, l’évolution des technologies d’électrolytes va contribuer à réduire drastiquement les prix. Par rapport aux batteries à base de nickel, celles contenant du lithium-fer-phosphate (LFP) sont plus abordables à fabriquer avec un écart tarifaire de 30% en moyenne. Une autre technologie prometteuse consiste à utiliser la batterie solide. Nissan envisage de prioriser cet équipement, ce qui lui permettrait d’aller jusqu’à 65 euros/kWh.
Acheter ou louer une batterie : les avantages et inconvénients
Lors de l’acquisition d’une voiture électrique, les automobilistes hésitent toujours à choisir entre la location ou l’achat de la batterie. Ces deux solutions présentent leurs avantages et leurs inconvénients.
La location est intéressante dans la mesure où elle évite de payer le prix total de la batterie. On sait que celle-ci représente l’élément le plus cher d’une auto à watts. Avec la location, le conducteur réduit le prix initial du véhicule. Il a aussi droit à une garantie de remplacement en cas de baisse de la capacité de la batterie. Le seuil de chargement dépend de chaque fabricant, mais généralement, le composant est remplacé lorsqu’il descend à moins de 80%. Des prestations comme l’entretien ou le dépannage sont aussi fournies aux automobilistes ayant opté pour la location. Dans la liste des inconvénients, le fait de louer oblige le conducteur à devenir tributaire d’un loyer mensuel et cela, durant toute la période de détention de la voiture. Le montant varie selon les constructeurs et oscille entre 60 et 150 euros par mois.
L’achat n’expose pas à tous ces désavantages. L’utilisateur devient pleinement propriétaire de sa batterie et bénéficie d’un contrôle total sur son auto électrique. Par contre, il doit prévoir un investissement initial plus conséquent et n’a pas droit à la garantie de remplacement. Il sera alors amené à payer un tarif entre 4000 et 6000 euros pour renouveler l’équipement à la suite de défaillances.