Avec des immatriculations qui gagnent de plus en plus de parts dans les statistiques, la voiture électrique est en passe de devenir une acquisition incontournable tant pour les foyers que les entreprises. L’exploitation au quotidien de ce type d’équipement pose la question de la recharge. Entre les enjeux de disponibilité des bornes publiques et les choix d’investissement dans les dispositifs de recharge privés, l’optimisation de la réalimentation de la batterie génère différentes interrogations. Combien de temps, à quelle fréquence, jusqu’à quel niveau ? De nombreux utilisateurs cherchent à savoir si procéder à une recharge quotidienne est une bonne ou une mauvaise idée.
Recharge quotidienne : se poser la bonne question
Avant d’établir si une recharge quotidienne de la voiture électrique est une bonne ou une mauvaise idée, il est utile de considérer si cette démarche est nécessaire. Il est intéressant d’abord de poser les cadres concernant l’utilisation de la voiture chez le conducteur lambda. Une enquête menée en 2018 a permis de dégager que 80 % des rouleurs font moins de 50 km par jour, quelle que soit la motorisation considérée. En février 2021, Enedis affine les données concernant les voitures propres. Une moyenne quotidienne de 44 km est retrouvée chez les conducteurs de véhicules 100 % électriques.
D’un côté, les constructeurs de véhicules électriques font de l’optimisation de l’autonomie leur cheval de bataille. Les modèles en circulation affichent des tenues sur route à pleine charge allant de 135 à 730 km. Ramenés à une distance de ralliement réelle, ces chiffres relevés en cycle WLTP permettent d’estimer l’autonomie des voitures électriques à une fourchette de 100 à 600 km. Il suffit de confronter l’ensemble de ces données pour se rendre compte que recharger sa voiture électrique tous les jours n’est pas une nécessité absolue.
La façon dont chaque propriétaire sollicite sa batterie, tant pour la conduite que par l’utilisation de différentes fonctionnalités, impacte sur sa tenue réelle. De l’autre, il est d’usage de procéder à la recharge dès que le bloc électrique en est à 20 % de sa capacité. Les recharges successives à moins de 24 h d’écart doivent rester du domaine de l’occasionnel.
Recharge de voiture électrique : les bonnes pratiques
Une autre considération s’impose concernant l’éventuelle réalimentation quotidienne du véhicule électrique : celle de la recharge rapide. Les puissances délivrées sur les bornes permettant cette procédure peuvent atteindre les 100 kW tandis que les moyennes courantes sont de l’ordre de 40 – 50 kW. Le recours systématique et exclusif à de tels niveaux de puissance ne saurait être sans conséquence sur la durabilité de la batterie. C’est la raison pour laquelle les électro-conducteurs rechargeant leur véhicule à un petit jour d’intervalle n’ont aucun intérêt à le faire sur borne rapide.
Une modulation correcte de la fréquence de recharge se base également sur l’état factuel de votre batterie. Soumettre celle-ci à des conditions extrêmes contribue à en réduire la longévité. En conséquence, veillez non seulement à vous brancher dès que la charge restante est de 20 %, mais également à plafonner la réalimentation de la batterie à 80 % de sa capacité. La courbe de recharge commençant à s’inverser à partir de ce cap, vous risquez surtout de perdre du temps à attendre que la barre des 100 % soit atteinte.
Les conditions de température sont un autre élément à considérer lorsque vous rechargez votre véhicule électrique. Le bon sens dicte de ne pas brancher votre voiture par grande canicule sans système de ventilation adéquat. C’est également pour cette raison que la planification d’une recharge nocturne est idéale. Quoi qu’il en soit, attendez que la batterie ait refroidi avant de lancer le processus. Il est tout de même rassurant de rappeler que des cycles de refroidissement automatique des batteries sont prévus sur certains modèles.
Comment optimiser l’autonomie de la batterie pour en espacer la recharge ?
Pour ne pas vous retrouver trop fréquemment dans des situations requérant de multiplier les recharges, utilisez ces quelques astuces afin d’optimiser l’autonomie de votre batterie. L’adaptation du style de conduite est une bonne pratique que tous les électro-conducteurs intègrent plus ou moins facilement, selon leurs contraintes d’utilisation. Il faut rappeler que rouler à grande vitesse use rapidement l’autonomie du bloc électrique. Notez que ce facteur peut réduire la tenue de l’accessoire de moitié sur certains modèles. Alors qu’ils font jusqu’à 400 km en utilisation citadine, ils plafonnent à 200 km sur autoroute. Il en va de même d’une conduite plus sportive et nerveuse. Celle-ci entame la capacité de la batterie jusqu’à 10 % plus rapidement que lorsque le conducteur adopte un style plus souple, en optant pour le mode Eco. Un démarrage tout en douceur et une anticipation sur les freinages peuvent vous aider à tenir plus longtemps sur la route avec la même capacité de charge au départ. Rationalisez l’utilisation des équipements embarqués, autant que faire se peut, lorsque votre batterie commence à se vider. Vous épargnez entre 10 à 30 % d’autonomie en ne mettant pas en marche le chauffage ou la climatisation.
Quelques adaptations à prévoir durant l’hiver
Durant les saisons les plus froides et selon la rigueur des températures, la batterie de votre véhicule électrique accuse une baisse de performance de 10 à 50 %. Alors que vous devez rallier la même distance pour aller à votre bureau ou assurer vos courses, il convient de procéder à quelques adaptations pour faire tenir le plus possible chaque cycle de charge. En fonction de la performance de la borne de recharge et de la batterie, doubler voire tripler le temps de branchement permet d’atteindre le niveau de charge optimal. Comptez plutôt sur les sièges et le volant chauffant pour votre confort corporel : ces équipements consomment moins d’énergie que le système dédié. Quitte à faire un détour, emprunter les voies qui sollicitent le moins votre véhicule peut aider à faire tenir sa batterie plus longtemps. Les mesures de sécurité vous conditionnent naturellement à une conduite plus souple en hiver. Enfin, trouvez des places de parking à l’abri des courants d’air froids et idéalement, dans une aire de stationnement fermée.