Les ventes de voitures électriques se développent fortement en France depuis déjà quelques années autant pour les particuliers que pour les professionnels. Le succès des voitures propres est une bonne nouvelle mais il reste un point à encore améliorer : le recyclage de leurs batteries qui contiennent des métaux toxiques et dangereux. En effet, 700 000 tonnes de batteries de voitures électriques devront être recyclés d’ici 2035. Quelles sont les solutions d’ores et déjà en place pour valoriser certaines composantes de ces batteries et celles à venir ?
Comment les batteries de véhicules électriques sont-elles recyclées aujourd’hui ?
Le marché du véhicule électrique est en plein développement. Le ministère de la Transition écologique indique ainsi que les immatriculations de ces types de voitures ont connu une hausse de 38 % entre 2018 et 2019 (de 31 000 immatriculations de véhicules électriques en 2018 à près de 43 000 en 2019).
Toutefois, leur succès est récent et il n’existe pas encore en France assez d’usines capables de recycler leur batterie quand le véhicule arrive en fin de vie. Or, ce recyclage est indispensable d’un point de vue environnemental car les batteries de véhicules électriques sont composées de matières qui peuvent être toxiques et polluantes (métaux, plastiques, circuits électroniques, etc.), et surtout qui ont un coût environnemental important. C’est le cas notamment du lithium qui sert à fabriquer ces batteries. Il s’agit d’une matière première rare dont l’extraction et la production pèsent sur l’environnement. Pourtant, toujours selon le ministère, 80 % des composants des batteries lithium sont déjà recyclables. La loi n’impose pour le moment aux constructeurs de recycler seulement 50 % du poids d’une batterie d’un véhicule électrique.
À l’heure actuelle, lorsque la batterie arrive en fin de vie, son traitement demande un savoir-faire particulier et des manipulations méthodiques que les usines, peu nombreuses encore en France, prennent en charge.
Après avoir été déchargées, les métaux (manganèse, cuivre ou nickel) qui composent les batteries des véhicules électriques sont séparés manuellement, puis fondus en galets pour être utilisés ensuite par l’industrie métallurgique. D’autres de ces métaux sont extraits et transformés pour être utilisés dans l’industrie chimique. Le lithium, en revanche, reste le composant le plus difficile à recycler, notamment car il doit être purifié, une opération compliquée et onéreuse. Aujourd’hui, en fonction des capacités des usines de recyclage, seuls 50 % à 80 % de ce lithium est valorisé.
Une partie de la batterie d’un véhicule électrique avec le lithium restant connaît une seconde vie en étant parfois utilisée pour stocker de l’énergie.
Les solutions à venir de recyclage des batteries de véhicules électriques
Aujourd’hui, le recyclage des batteries de véhicules électriques n’est pas assez performant. À l’avenir, des solutions plus efficaces d’un point de vue du rendement pour les industries qui se spécialisent dans ce type de recyclage, mais aussi environnemental, doivent être mises en place. L’objectif est de développer à grande échelle la filière de recyclage de batteries en France, aujourd’hui secteur assez confidentiel.
D’abord, il est aussi possible d’agir à la source. Plusieurs constructeurs de véhicules électriques, comme Renault et Nissan par exemple, réfléchissent et trouvent des solutions en effet pour donner une seconde vie aux batteries de ces véhicules en les réutilisant comme un autre moyen de stockage d’énergie.
Une autre piste est de développer la remise à neuf des batteries qui arrivent en fin de vie et, ainsi, prolonger leur durée de vie et ne pas encombrer les filières de recyclage.
De grands groupes notamment spécialisés dans les énergies proposent de nouvelles solutions pour recycler les batteries des voitures électriques. C’est le cas en particulier des groupes Veolia et Solvay qui viennent de s’allier dans le but de proposer « une gestion plus efficace des ressources que sont les métaux utilisés dans les batteries de véhicules électriques au lithium-ion » selon le communiqué commun des deux entreprises. D’un côté, elles prévoient de transformer les composants d’une batterie, tels que le cobalt, le nickel et le lithium, en matières premières nobles pour produire de nouvelles batteries. De l’autre, elles ont pour objectif de mettre l’accent sur le recyclage des batteries à proprement parler grâce à une meilleure gestion des déchets, notamment des métaux.