Selon une idée reçue très fréquente, la voiture électrique est uniquement réservée à la ville. S’il est vrai que ce type de mobilité s’épanouit mieux en milieu urbain, il n’y a pas de raison pour qu’il n’en soit pas de même en dehors. Cependant, pour que la voiture électrique puisse permettre à son propriétaire d’effectuer des voyages plus ou moins longs, quelques conditions doivent être réunies : une bonne autonomie et une infrastructure de recharge disponible. En matière d’autonomie, les constructeurs font des progrès constants et on peut croire que les opérateurs de recharge tendent aussi à se multiplier.
Véhicule électrique : une autonomie suffisante pour faire de longs voyages
Auparavant, l’utilisation d’un véhicule électrique devait être réservée à la ville et parfois sur un site fermé dans le but d’éviter la panne de décharge. Le temps de la première génération de véhicules électriques dotés d’une autonomie d’à peine 80 km est cependant révolu. Désormais, au lieu de la batterie nickel-cadmium ou des accumulateurs au plomb offrant un rendement énergétique moindre, la majorité des constructeurs automobiles utilisent le lithium-ion beaucoup plus satisfaisant en termes d’autonomie. Dès le début des années 2010, ces packs au lithium promettaient une autonomie plus importante pouvant facilement dépasser un rayon d’action de 100 km. Les utilisateurs pouvaient alors parcourir des distances plus grandes. Au fil des années, l’autonomie des véhicules électriques augmentait à mesure que leur batterie devenait imposante. La génération suivante de voitures électriques voyait leur autonomie moyenne grimper à 250 à 350 km. À l’heure actuelle, la technologie électrique est à son apogée, proposant aux automobilistes des rayons d’action de plus de 600 km sur certains véhicules avec une moyenne de 450 km. Certains modèles d’entrée de gamme sont même en mesure de procurer une autonomie suffisante pour les voyages à l’instar de la Kia avec son modèle EV6.
Ainsi, la voiture électrique n’est plus uniquement réservée à la ville puisque leur autonomie se rapproche de celle des véhicules classiques. Par ailleurs, dans un futur proche, on estime que l’autonomie des véhicules électriques égalera celle de la voiture à combustion fossile. La future génération de batteries électriques bénéficiera d’une meilleure densité énergétique pour un poids et un encombrement plus faible.
Rallonger l’autonomie de sa voiture électrique : c’est possible
Avec l’amélioration de la capacité des batteries de véhicules électriques sont apparus un certain nombre de dispositifs permettant à l’usager de rallonger l’autonomie de son véhicule lors de son usage. C’est le cas du freinage régénératif. Apparu sur les véhicules thermiques, ce système est devenu un composant crucial de la mobilité électrique. Il consiste en effet à récupérer de l’énergie au freinage et ainsi de recharger la batterie tout en conduisant, ce qui augmente d’autonomie du véhicule. En effet, lorsque le véhicule roule, il accumule de l’énergie cinétique. Lors du ralentissement, cette énergie diminue et doit être transformée en une source d’électricité.
Pour aider les conducteurs à économiser de l’énergie, les constructeurs ont aussi mis au point le mode de conduite économique, limitant la fonction des équipements énergivores et la puissance du moteur. Selon les estimations, le mode de conduite économique permet de réaliser en moyenne 20% d’économie d’électricité. Pour remplacer le chauffage, on retrouve sur certains modèles de voitures électriques la pompe à chaleur utilisant la chaleur de la température à l’extérieur du véhicule pour chauffer l’habitacle. D’une manière générale, l’autonomie d’une voiture électrique dépend de la conduite adoptée. En se familiarisant avec les bonnes pratiques, le voyage à bord d’un véhicule électrique est tout à fait possible.
Une infrastructure de recharge de plus en plus vaste
La possibilité de conduire une voiture électrique en dehors des grandes villes dépend également de la disponibilité de bornes de recharge sur l’ensemble du territoire. Au 31 juillet 2022, on a dénombré 66 960 unités de bornes de recharge publiques en France, soit une hausse de 49% en un an selon les études menées par l’Avere. Si l’objectif n’est pas encore atteint à ce stade, cette progression n’en est pas moins significative. Néanmoins, on constate une répartition inégale de ces bornes de recharge. Sans surprise, la région Île-de-France détient la plus grande concentration de bornes publiques, mais les grands axes voient aussi la densité de leur station de recharge évoluer.
Afin d’accélérer la transition vers la mobilité électrique, le gouvernement a mis en place différentes mesures incitatives consistant à procurer une aide financière à tout organisme ou personne physique souhaitant installer des bornes de recharges à usage privé ou accessible au public. Que ce soient les particuliers vivant en résidence individuelle ou collective, les entreprises et les commerçants ou encore les collectivités, ils ont droit à une prime correspondant à un pourcentage des dépenses engagées. Bien évidemment, plus les infrastructures sont accessibles au public, plus l’aide financière correspondante est élevée.
L’importance de l’interopérabilité de bornes de recharge
Les usagers de la voiture électrique savent qu’il ne sert à rien d’améliorer la densité des infrastructures de recharge électriques si les bornes de recharge ne sont pas accessibles à tous les conducteurs. De nombreux électromobilistes ont en effet connu des déconvenues en découvrant que les bornes de recharge mises à leur disposition le long des autoroutes ne proposaient pas de paiement par carte bancaire. La majorité des chargeurs nécessitaient un badge d’accès propre à un réseau donné. Aussi, à la fin de l’année 2021, un arrêté publié au journal officiel a rendu obligatoire l’interopérabilité des bornes de recharge, ce qui signifie que tous les points de charge ouverts au public devraient être accessibles à tous. Les usagers ne sont donc plus obligés d’être abonnés à un réseau ou un opérateur de recharge donné pour avoir accès à son infrastructure.
En étroite collaboration avec les acteurs de la mobilité électrique, les pouvoirs publics ont instauré une réglementation en termes de méthodes d’accès et de règlement de la session de recharge. Et pour renforcer la mesure, des sanctions ont été prévues. Les exploitants qui ne respectent pas l’obligation d’interopérabilité s’exposent à des amendes administratives d’un montant de 300 euros par borne dont l’accès n’est pas garanti à tous.